Pour réunir les pensées, réflexions et aphorismes qui constituent Heureux les fêlés…, Françoise Audouard, la femme d’Yvan, a relu chacun des quelque quatre-vingts livres de la bibliographie de son mari : contes provençaux, essais polémiques, romans policiers, romans et autres livres de circonstance.
Yvan Audouard a toujours montré un goût pour le mot d’esprit, le haïku à la Lutèce, l’épigramme. Mais son talent ne se limitait pas au bon mot de fin de repas.
Avec le temps, il acquit une sagesse qu’il dispensait à chacun sous la forme d’une sorte de bouddhisme provençal.
Il vous suffira en lisant ces phrases de fermer les yeux pour vous imaginer assis à ses côtés, à l’ombre croisée de l’abricotier et du figuier de son jardin de Fontvieille, le cœur de sa Provence, son centre du monde.
Yvan Audouard est né à Saigon le 27 février 1914 d'un père militaire et d'une mère institutrice, tous deux natifs du Sud (Avignon et Marseille). Il passe sa petite enfance dans le quartier de Saint-Mauront à Marseille, puis en pension à Montélimar et à Arles (« ma ville natale préférée »): il gardera de sa Provence un accent caractéristique et un attachement cultivé par de nombreux séjours dans son « cabanon » de Fontvieille où tout au long de sa vie il viendra retrouver amis et inspiration. Après des études de lettres (hypokhâgne et khâgne au lycée Louis-le-Grand à Paris) il entre à l'Ecole Normale Supérieure de Saint-Cloud. Il fait régulièrement le mur de l'école pour se livrer à des activités diverses, dont la fondation du « Parti légitimiste mérovingien » et la création du « Comité pour la commémoration...