1951/2017
Psychanalyste de formation, Guy Corneau n’a pas eu un parcours traditionnel.
Son intérêt s’est d’abord porté vers le théâtre. Directeur de la troupe Organisation Ô, un collectif de création, il a écrit, joué et mis en scène plusieurs pièces, notamment La complainte de Fleurdelysée Fortin qui attira l’attention du réalisateur Pierre Gauvreau et qui fut présentée sur les ondes de Radio-Québec en 1974. Sa toute dernière pièce, Elle et Lui dans de beaux draps, a été présentée à Marseille et Aix-en-Provence à l’hiver 2008.
Après l’obtention d’une maîtrise en sciences de l’éducation à l’Université de Montréal, en 1976, il est allé se former à l’Institut de psychologie analytique C. G. Jung de Zürich, où il a reçu son diplôme de psychanalyste jungien, en 1981.
Après une douzaine d’années passées en cabinet, il a quitté la pratique privée afin de communiquer plus largement. Ce parti pris de vulgarisation s’est alors traduit par de nombreuses conférences publiques, de l’enseignement et de multiples tournées, notamment en Europe francophone, aux États-Unis, au Japon et au Brésil.
Guy Corneau a aussi écrit six livres qui sont devenus des best-sellers. Le premier s’intitule Père manquant, fils manqué (Éditions de l’homme, 1989). Ce livre a été traduit dans plusieurs langues, incluant le japonais et l’indonésien. Paru au Québec sous le titre L’amour en guerre (Éditions de l’Homme, 1996), et en Europe sous le titre N’y a-t-il pas d’amour heureux ? (Éditions Robert Laffont, 1997, et Éditions J’ai lu, 1999) son second livre nous parle des rapports hommes-femmes, mères-fils, pères-filles et a également connu un grand succès. Publié en l’an 2000 (Éditions de l’Homme, Éditions Robert Laffont, Éditions J’ai lu), son troisième livre, La guérison du coeur, présente une réflexion globale sur le sens de la souffrance physique ou psychologique. Victime des autres, bourreau de soi-même, son quatrième ouvrage, a paru aux Éditions Robert Laffont en avril 2003 et aux Éditions de l’Homme en septembre 2003. Il explique comment l’emprise des conditionnements inconscients sabote nos possibilités réelles de développement. Un cinquième titre: Le Meilleur de soi a été publié en janvier 2007 au Québec, aux Éditions de l’Homme, et en mars 2007 aux Éditions Robert Laffont à Paris. On y apprend que l’expression au quotidien, des goûts et des aptitudes constitue le chemin de la joie. Enfin, sa toute dernière oeuvre, un sixième titre: Revivre !, paraît aux Éditions de l’Homme, est lancé au Québec en octobre 2010 et en Europe en janvier 2011. C’est à partir de sa propre expérience d’un cancer de grade IV qu’il nous invite à réfléchir aux aspects psychologiques et spirituels de la maladie.
Outre l’écriture, son besoin de communiquer l’a tout naturellement amené à se tourner vers la télévision. Dans le cadre de l’émission Parler pour parler devenue par la suite Janette … tout court, Guy Corneau a coanimé de 1993 à 1996 une série sur la psychologie masculine. Avec Janette Bertrand, au rythme d’une émission de 52 minutes par mois, il avait carte blanche pour explorer les sujets qui lui semblaient les plus appropriés. Diffusée sur les ondes de Radio-Québec, cette émission touchait en moyenne un auditoire d’un demi million de spectateurs.
Il a également été chroniqueur de psychologie aux émissions suivantes: Début de soirée (Radio-Québec 1990-1991), Télé-service (Radio-Québec 1991-1992 et 1992-1993) et Tango, une émission sur les dynamiques du couple (Canal Vie 1997-1998 et 1998-1999). Il demeure un interlocuteur recherché par les journalistes et, en 1996, la RTBF consacrait une heure d’antenne à son oeuvre dans le cadre de l’émission Dites-moi... animée par Michèle Cédric. De l’automne 2000 à l’hiver 2003, il a participé comme chroniqueur à l’émission Deux filles, le matin sur les ondes de TVA. En 2004, le réseau Canal Vie lui confiait une émission dont il était l’animateur, Guy Corneau en toute confidence. À partir de thèmes choisis, il recevait des personnalités connues ou des spécialistes de divers domaines ayant acceptés de témoigner de leur expérience personnelle ou professionnelle. Une autre série d’émissions intitulée Guy Corneau en atelier a également été présentée à Canal Vie en 2006- 2007. Les treize émissions de cette série ont fait l’objet d’une compilation et sont maintenant disponibles sous la forme d’un coffret de trois DVD vendu en librairies.
Par ailleurs, en 1992, Guy Corneau fondait le Réseau Hommes Québec et initiait le Réseau Femmes Québec, des regroupements d’entraide et de soutien pour hommes et pour femmes. La formule proposée est celle de petits groupes de parole autogérés qui progressent à leur propre rythme avec des manuels d’exercices qui ont été élaborés sous la supervision de Guy Corneau. Cette formule s’est répandue également en Suisse, en France et en Belgique.
Pendant quelques années, il a guidé des groupes d’hommes dans le désert du Sahara pour les amener à se retrouver au niveau de l’essentiel. Au printemps 1997 il a invité l’astrophysicien Hubert Reeves à coanimer une telle expédition, mixte celle-là. Le séminaire s’intitulait L’homme au coeur de l’univers. Hubert Reeves s’occupait du cœur de l’univers et Guy Corneau de l’univers du cœur.
De 1997 à 2006, Les Productions Coeur.com, qu’il a créées avec des thérapeutes, des artistes et des techniciens, ont été le véhicule de projets des plus audacieux. C’est ainsi qu’ont pu prendre forme Le projet Perceval (Belgique 1997 et Québec 1998) centré sur la légende du Graal, le séminaire Des larmes au courage (Québec 1998, Belgique 1998, France 1999) centré sur le conte La jeune fille sans mains, le séminaire Mort et Renaissance axé sur la légende égyptienne d’Isis et Osiris (Belgique 2000, Québec 2001, France et Belgique 2001), le séminaire Paix au-dedans, paix au-dehors (Belgique, France et Québec 2003) et le séminaire Le Meilleur de soi (Belgique et Québec 2006). Seul l’organisme européen Coeur.com poursuit encore aujourd’hui le travail amorcé par Guy Corneau pour animer des ateliers qui allient la compréhension psychologique et l’expression créatrice dans une perspective d’ouverture du cœur.
À travers les années, il a écrit de nombreuses chroniques pour les magazines Psychologies (France), Gaël (Belgique), Guide Ressources (Québec), Styles de vie (Québec) ainsi que pour le Journal de Montréal. En 2015, il a écrit des articles pour le magazine espagnol de psychologie Mente Sana.
Tout en continuant sa vie d’auteur et de conférencier, il a tourné son regard vers le théâtre au cours des dernières années de sa vie. Il est décédé le 5 janvier 2017 d’une cardiomyopathie fulminante. On peut dire qu’il a accompli sa mission avec bienveillance et qu’il s’est rendu au bout de son rêve.