Antoine Audouard

ÉCLOSION

27/08/2013

Nous avons travaillé avec Sabri pour épurer le tome 1 des Sauvages, en dompter certaines tendances à la prolifération (des personnages, des scènes, des détails...) sans en ralentir et affadir l’élan de sève ; comme j’ai eu la chance d’accompagner ma femme Susanna dans l’aventure de son agence devenue maison d’édition, j’ai été heureux qu’elle partage mon enthousiasme et, prise au jeu, apporte ses propres contributions éditoriales et devienne la « maman éditrice » de Sabri ; belle étape quand Susanna a pu à son tour entraîner Teresa Cremisi et Flammarion, qui s’est lancé avec nous dans cette dinguerie : 4 tomes d’un jeune auteur inconnu. Les deux premiers, parus à intervalles  rapprochés, ont connu assez de succès critique et public pour mettre Sabri dans les meilleures conditions de confiance pour achever l’écriture de son «épic ».

 

Mis sur le flanc par mon AVC l’année dernière, je n’ai été d’aucune utilité- si non fraternelle et invisible – dans l’édition du tome 3, où Susanna, Teresa et leurs  équipes ont accompagné Sabri avec amitié, exigence et  foi.

 

Comme un lecteur lambda je viens de dévorer ce tome 3, en me freinant seulement par endroits dans le mouvement pour mieux apprécier la beauté sobre de l’écriture fondue au service de la puissance de l’ensemble. Le tome 3 des Sauvages ce n’est pas le « ventre mou » de la saga, c’est un moment d’épanouissement rageur et paisible où tout fait sens, où tout est ample et cadencé, où tout émeut et fait réfléchir sans jamais délivrer de leçon ou de message.

 

J’ai un pincement au cœur en pensant à tout le chemin parcouru par Sabri depuis le moment où, dans sa chambre à Saint-Etienne, il devisait des rêves d’écriture plus grands que sa vie. Il achève actuellement l’écriture du tome 4, entouré par les images et les sons (Sabri possède ce don « éminemment nabokovien » de la synesthésie, qui associe les sons et les couleurs – et il en a doté un de ses personnages, Krim Nerrouche) qui l’ont hanté- et seul le ciel est sa limite. A lui qui cite un Goethe peu sympathique j’en renvoie une du même : « Littérature, notre Ciel ! »

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