Antoine Audouard

SYNDROME DE STENDHAL

08/06/2021

 

Suis-je atteint sur le tard d'une forme douce du célèbre syndrome de Stendhal ?

Qu'on en juge.

En remontant la Grand-Rue de Fontvieille, où je loge pendant mes courts séjours en attendant la reconstruction du « cabanon » familial, je suis alpagué par ma copine artiste Nathalie (Nath) Chauve-Crépel, une figure du village dont j'apprécie autant l'art joyeux et débridé que la personne qui ne l'est pas moins — à l'image de la façade de sa maison atelier, un festival de couleurs devant lequel veille un petit chien en bois monté sur roulettes (pour la promenade).

Cela fait quelque temps que nous ne nous sommes vus et, après m'avoir invité à goûter sa tarte à la rhubarbe (délicieuse), Nath me parle de l'expo collective qu'elle organise au village, à la fois sous la halle et dans sa rue. Puis nous parlons de Zao Wou-Ki, pour qui, hier, j'ai bravé les dangers de la circulation et les angoisses du stationnement à Aix. « En revenant chez moi après une de ses expositions à Paris, me dit Nath, je me suis mise à sangloter. » Je n'ai pas sangloté, je n'étais pas « terrassé » mais j'avais la gorge nouée et les yeux pleins de larmes, hier, vers la fin de la visite de la merveilleuse exposition « Il ne fait jamais nuit » de l'hôtel de Caumont. Mes deux compagnes de visite ne m'en ont pas voulu d'être incapable, en sortant, d'articuler les classiques remarques de fin d'expo : « j'ai préféré celui-ci » ou « j'ai moins aimé celui-là ». Aquarelles ou huiles, inspiration chinoise, Ingres, Turner ou Cézanne, je n'ai pas tant visité cette exposition que flotté à travers elle, comme en état d'hypnose. Rythmées par les virgules noires qui traversent les toiles, insectes géants, éclairées d'un soleil jaune intérieur ou englouties par un bleu océan, les « natures » de Zao (il n'aimait pas le mot « paysage ») m'ont donné à vivre et vibrer  autant qu'à voir, et plongé dans un état que je peux seul comparer au sentiment océanique de l'univers qui nous étreint — nous étreint-il, nous fait-il subir une expansion ? — devant certains phénomènes naturels allant du plus banal au plus rare.

 

Promotion gratuite

Facelivre : Nathchauvecrepel

Nathchauve.com

Exposition collective « Provence painting » au village à partir du 23 juillet. Provencepainting13@gmail.com

Tél. : 06 99 06 65 10.

« Il ne fait jamais nuit », rétrospective Zao Wou-Ki à l'hôtel de Caumont, 3, rue Joseph Cabassol 13100 Aix-en-Provence.

Réserver sur Internet à caumont-centredart.com. Se garer dans le premier parking pas trop éloigné du centre (Rotonde, Bellegarde, Carnot ou Mignet). Ne surtout pas essayer de se garer à proximité du musée — rues étroites, places de stationnement rares. Impossible de réserver une table dans le très agréable café-restaurant du musée, mais ça vaut la peine de faire la queue — pour la plus que correcte salade et le cadre.

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