DE LA MERULE EN LITTERATURE

19/12/2014

J'ai trouvé en « La Cousine Bette » (juste relu ou bien lu pour la première fois car ce que j'associais à « Cousine Bette » ne ressemble pas du tout à ce que je viens de lire) la mère littéraire de toutes les mérules : l'acharnement admirable de constance par lequel Lisbeth Fischer entreprend de mettre à bas les apparences et jusqu'aux fondations de la famille Hulot est « méruléen » (je ne sais pas si ça se dit) en ce qu'il n'est jamais ne serait-ce qu'entrevu par ses victimes qui s'acheminent vers le désastre en ignorant que c'est sur leurs faiblesses elles-mêmes, observées depuis son poste de « parente pauvre
méprisée, et ruminées jusqu'à la haine, que la « douce et faible Bette, toujours prête à rendre service, s'est appuyée pour mener à bien son travail de sape. Elle a bien sa place dans cette vaste « comédie humaine », non tant pour la psychologie qui serait la sienne, mais pour le mécanisme horloger qu'elle sait, comme à l'instinct ou bien par une science mystérieuse, mettre en branle pour réussir une destruction complète tandis que chacun des personnages, certain de lutter pour sa survie, accélère en réalité sa propre perte.

Ô vous, familles heureuses, ou simplement ordinaires, gardez-vous de la mérule !

PS. Elle est retrouvée. Quoi ? L'éternité non, sinon ça se saurait. L'héroïne balzacienne avec qui j'avais confondu la terrible Bette : c'est cette pauvre Eugénie Grandet… ceci pour ceux de mes amis qui prétendent que ma mémoire post-avc est meilleure qu'avant.

PPS : que personne ne se trouble sur les questions de genre, si sensibles ces temps-ci : si j'en crois Wikipédia (faut bien, de temps en temps !) : la mérule est également du genre masculin.

Derniers articles :

Voir tous les articles

Antoine Audouard