Antoine Audouard

Blog de Antoine Audouard


PARFOIS LA TRISTESSE ET LA RAGE

Dans la plupart des cas, c'est Tchekhov qui a raison et il faut pour écrire développer en soi une capacité d'indifférence pour nous tenir à distance des émotions brutes qui, exprimées littéralement, ne produisent qu'une littérature de la confusion.

Quoique...[1]

Dans La Suspension, Géraldine Collet raconte l'histoire d'une jeune femme, petite fille du déporté 21055 à Buchenwald, qui prend le train pour se rendre rue Gaston Gallimard dans l'espoir de recueillir du PDG de la célèbre maison, des explications sur la réédition projetée des pamphlets antisémites de Céline.

La mise en parallèle des fragments du récit d'un grand-père plutôt taiseux avec la part d'ombre du passé de la prestigieuse maison où j'ai publié la plupart de mes livres serre les tripes et le coeur. On y découvre (ou redécouvre) que le fondateur de la collection la Pléiade était juif et que, sa petite maison ayant été rachetée par GG, il a été écarté de sa direction pour complaire aux nazis au profit de Drieu la Rochelle, à qui le suicide a sans doute évité le peloton d'exécution, e dont les oeuvres ont aujourd'hui l'honneur de la collection en reliures cuir dorées à l'or fin. Récit et enquête, ce petit livre nous entraîne dans les méandres nauséabonds d'un passé qui, décidément, ne passe pas. Plongeant dans les solides traditions de l'antisémitisme français, ayant connu ses heures les plus noires sous l'occupation allemande, il trouve ses prolongements contemporains bien au-delà du cercle de quelques douteux intellectuels pratiquant l'entrisme cynisme dans les médias et l'édition, mais aussi au coeur de la montante extrême droite européenne, et jusqu'au radical-islamisme chicos ripoliné à la Tariq Ramadan.

Dans la production de la modeste et courageuse maison Rue de l' Échiquier, vous pouvez courir chez votre libraire et investir 10 euros, et même plusieurs fois 10 euros, pour l'acquisition de ces 64 pages atroces où Mlle (ou Mme) Collet démontre avec force que la tristesse et la rage peuvent parfois générer des oeuvres poignantes, salutaires, nécessaires.

Référence : La Suspension, de Géraldine Collet, éditions de l'Échiquier, 64  pages, 10 euros.



[1] Ceci en hommage au merveilleux Guy Leverve, gone but not forgotten comme on  dit en patois grenoblois


MIROIR DIS-MOI

L'écrivain face à ses critiques est un peu comme la méchante reine de Blanche Neige : « Miroir, dis-moi que je  suis la belle ! »

Quand le miroir lui dit ce qu'elle veut entendre, tout va bien. S'il  ose lui dire qu'elle est moche - ou alors pas mal mais tout de même avec des défauts - là, c'est la crise.

Je suis contraint d'avouer que je ne fais pas exception à la règle. J'en reçois un cruel et salutaire rappel grâce à un ami bienveillant qui a pris le soin et le temps de ressortir des archives quelques-uns des articles consacrés à ce que mon père appelait  avec tendresse «  mes petites couillonnades ».

Treize livres en un peu plus de quarante ans, on ne peut pas dire que c'est de la surproduction chronique.

A  parcourir ces documents, je retrouve les mêmes plaisirs et les mêmes colères - ces dernières à peine atténuées par le filtre du temps. Je lis aussi avec intérêt les reproches amicaux adressés à mes deux premiers livres (1977 et 1979, ça ne nous rajeunit pas). Le premier est apprécié par son lecteur qui note que, encouragé par mon éditeur, j'aurais pu raturer quelques passages. Pour le deuxième, un autre lecteur note qu'amoureux de mon style j'ai peut-être oublié de raconter une histoire. Je me souviens que j'étais embarrassé de devoir avouer à une lectrice libanaise que «  le Voyage au Liban » ne traitait en rien de son pays mais d'un personnage  qui n'y part jamais. De cela, j'étais à l'époque assez fier. Je ne me rendais pas compte que l'émotion amoureuse et la passion de la littérature ne suffisaient pas à produire un bon livre. Allons : je n'en ai pas honte aujourd'hui mais je dois simplement vivre avec cette version de moi-même, l'accepter avec tendresse et un peu d'ironie, réservant le critique en moi au manuscrit tout juste achevé - avant publication car après, n'en déplaise à mon cher Bizot, c'est imprimé et  - bien ou mal - c'est ainsi.

En conclusion  cette phrase entendue dans la bouche d'un confrère (je ne sais plus qui). « Maintenant, assez parlé de moi. Vous avez lu mon dernier livre ? »

 


UNE TUERIE EST UNE TUERIE, NOM DE DIEU!

 

A la différence de M Finkielkraut, moins « mécomtenporain » que lui, je ne voue pas systématiquement aux gémonies les expressions que le français moderne incorpore sous l'influence  des argots de banlieues, héritiers de nos vieux argots de métier ou imprégnés des langues de ses nouveaux entrants : que la langue   de Rabelais, de La Fontaine, de Molière se colore aujourd'hui d'arabe, de bambara, de créole, voire de gangsta rap gallicisé, cela n'est ni nouveau, ni choquant : cela témoigne plutôt de sa vigueur, d'une souplesse dont les Anglais s'enorgueillissent.

Toutefois j'ai mes limites.

Il y a quelques années, lorsque j'ai entendu un jeune et sympathique caviste de mon faubourg vanter une de ses bouteilles avec l'exclamation « c'est de la balle ! », j'ai tiqué sans me douter que la métaphore meurtrière hyperbolique n'en était qu'à ses débuts. « C'est de la balle » a été suivi par « c'est de la bombe » qui eût réjoui Ravachol et la bande à Bonnot. On aurait pu s'en tenir là, mais la marche du progrès est inéluctable, en matière langagière comme pour le reste.

Il semble courant aujourd'hui chez l'aimable bourgeois branchouille d'exprimer son appréciation de la qualité d'un plat en s'écriant : « c'est une tuerie ! »

 Je dis « Halte ! »

Outre qu'une tuerie est une tuerie (le Littré donne carnage et massacre comme synonymes et signale comme « exagération » l'exemple  «  N'allez pas là, c'est une tuerie » pour désigner un lieu où, en raison de la foule, il est préférable de ne pas se rendre pour éviter le danger), pendant qu'on y est lorsqu'on touche au suprême de l'exquis, pourquoi ne dirions-nous pas « c'est un génocide », voire « c'est une véritable Shoah !»

Ce qu'on n'accepterait pas par un minium de considération pour les victimes des génocides et de leurs familles, en excepterons-nous les victimes des tueries ordinaires ? Certes, le phénomène est moins courant chez nous qu'aux Etats-Unis, mais est-ce une raison pour tolérer que l'image du crime de masse soit susceptible de nous venir aux lèvres pour désigner la qualité d'une blanquette ou d'un tiramisu ?

Concluons sur le « quoique », cher à mon défunt ami Guy Leverve, rebelle et lettré, qui ne prenait pas à la blague la cérémonie du thé : à y bien réfléchir, si le tiramisu n'exige à ma connaissance aucun meurtre, on ne peut en dire autant de la blanquette, qui naît de l'assassinat d'un veau innocent. Tuerie, non, mais crime, oui, qui m'en a fait passer l'envie, comme de tout ce qui tourne autour de l'agneau, du cochon de lait, du poulet et de toutes les préparations de jeunes animaux; elles me rappellent trop les croisés qui, non contents d'avoir procédé à un massacre  d'infidèles, faisaient bouillir les bébés survivants dans des chaudrons, histoire d'enchaîner harmonieusement les tueries.

 


TROP C'EST TOO MUCH

« Qu'est-ce que vous voulez, Monsieur, moi j'aime trop Dieu », m'a asséné le sympathique chauffeur de VTC au milieu d'un trajet où il avait, assez vite après la conversation météo, attribué à Dieu (Allah, en l'espèce) la  création du monde et ce qui s'en suivait, ma survie à un AVC comprise, avant de mentionner les célèbres fake news sur les conversions à l'Islam du commandant Cousteau et de l'astronaute Neil Armstrong.

Alors que sa conduite était tout ce qu'il y a de rassurante, ce « trop » m'a fait sursauter.

« Comment », ai-je demandé après avoir confessé que je n'étais pas croyant  « peut-on trop aimer le Dieu auquel on croit ? »

Une inquiétante explication a suivi : ce jeune homme, dont le tableau de bord s'ornait d'une photo d'un petit garçon souriant, mis dans la situation d'Abraham, sacrifierait son Isaac adoré sans hésiter. Je me suis soudain senti crétin de lui avoir rappelé que « trop » en langue française marquait l'excès. Dans ce cas précis c'est réellement aimer « trop » Dieu que de lui sacrifier un enfant. J'ai en vain argumenté que Dieu lui-même, selon la Bible et le Coran, avait retenu la main d'Abraham. Mon jeune prosélyte avait réponse à tout : « c'est une mise à l'épreuve », m'a-t-il envoyé, mettant fin à notre controverse sur l'exégèse du Livre.

Dans les cas courants, hors situations bibliques extrêmes, les adverbes « très » ou « extrêmement » me paraissent plus adaptés que le « trop » pour exprimer un contentement supérieur à la moyenne - voire exceptionnel.

Je concède qu'en l'espèce, le jeune Mokrane exprimait justement sa pensée : aimer son Dieu au point d'être prêt à lui sacrifier une vie humaine - celle qui nous est la plus chère - c'est littéralement l'aimer trop.

Si j'avais besoin d'en être convaincu, cela me conforte dans ma résolution de les observer amicalement, mais de pas trop près, en me tenant à carreau face à ceux que leurs adeptes sont susceptibles d'aimer « trop «  au point de leur sacrifier mes enfants - ou les leurs.

 

Références :

« Oh les  filles oh les filles ! Elles me rendent marteau 

Oh les filles oh les filles !

Moi je les aime trop. » ( Au Bonheur des Dames)

« Humain, trop humain ! » (Frédéric Nietzsche)


FRANKENSTEIN

Qui est le monstre ?

Dans l'imagerie populaire, véhiculée par de nombreux films, Frankenstein est un monstre créé par l'homme et qui, lui échappant, se transforme en machine meurtrière.
Or, à lire (enfin !) le chef-d'oeuvre de Mary Shelley, je me rends compte que Frankenstein, Victor de son prénom, est un jeune homme sympathique et méritant, idéaliste, avide de science, de découvertes, et qui croit au progrès - bref, un jeune homme de son temps  (le XIXe) et du nôtre. Après des années de recherches intenses, il donne naissance à une « créature » (elle n'a pas de nom et n'en recevra pas, étant au long du récit qualifiée de monstre ou de démon) dont l'aspect l'effraie si fort qu'il la rejette hors de son laboratoire, la condamnant à un bannissement, où il espère qu'elle s'abîmera. Point ! Pour exister enfin, être reconnue, la créature s'engage dans une vendetta infernale contre ce maître cruel, éliminant ceux qu'il aime et le condamnant, à son tour, à une éternelle souffrance. Ainsi l'univers du pauvre Victor sombre-t-il peu à peu dans le chaos : parti d'une intention louable, il est responsable de la destruction progressive de tous ceux à qui il tient : le voici condamné à la fuite au milieu des icebergs où le narrateur, lui-même explorateur, l'a trouvé au début du récit  et, compatissant, recueilli.

Frankenstein ne cherche pas à échapper à sa responsabilité, au contraire il clame sa culpabilité, écrasante, étouffante, espérant par-là, mais  vainement, que sa propre condamnation permettra d'épargner les survivants d'une famille adorée. Ayant exilé la créature pour s'en défaire, c'est lui se perd dans un exil infernal, infini. Une part du drame de Frankenstein est qu'il dit une vérité que personne ne veut entendre - ni son père, ni sa femme, ni les juges : la créature infernale, le mal absolu, c'est cela que vous refusez de voir, c'est moi ; aidez-moi à le tuer et si vous y échouez, abandonnez-moi à mon sort car nos destins sont affreusement liés. A quel point ils le sont, un final attendu et bouleversant le révèle : à l'image du reste du livre il est « trop long » si l'on n'y cherche que l'action - mais cette longueur se révèle délectable en ce qu'elle exprime d'une souffrance intime - celle du jeune Victor étant irrémédiablement liée à celle de sa criminelle  « créature » et réciproquement.

Le génie de Mary Shelley est tel que l'on peut lire ce roman de bien des façons : comme une fable sur les dangers du progrès scientifique (Oppenheimer, m'entends-tu ?), un manuel de psychologie, un manifeste féministe ; une méditation philosophique et religieuse sur le mal ; un récit mythologique ou anthropologique ; un conte fantastique cauchemardesque ; un conte psychanalytique sur la « part d'ombre »... Ces interprétations ne s'excluent pas les unes les autres et laissent le  lecteur abasourdi devant la complexité et la richesse d'une oeuvre inouïe dont le héros tragique est bien Frankenstein, ce monstre, l'homme, toi, moi, nous.

 


PLAYLIST (part 2)

Playlist gratuite 2e partie
Suite et fin

Remarque générale : sauf mention contraire les chansons des Beatles sont signées Lennon/McCartney et celles des Rolling Stones Jagger/Richards.

 

Un Abécédaire: Alexandre Vialatte (compilation publiée chez Julliard en 2014)

 

Get Back: The Beatles, 1968

 

I'm Coming Home:  Elvis Presley, 1961; Tom Jones, 1967

 

The Long and Winding Road : The Beatles, 1970

 

Moon River (Johnny Mercer/Henry Mancini): 1re version par Audrey Hepburn pour le film de Blake Edwards Diamants sur Canapé, 1961. Innombrables reprises célèbres, dont Nat « King » Cole et  Frank Sinatra.

 

I Will : The Beatles, 1969 (White album)

 

Whole Lotta Love: Led Zeppelin, 1969 (Led Zeppelin II)

 

La Non demande en mariage: Georges Brassens, 1966 (Supplique pour être enterré sur la plage de Sète)

 

Help: The Beatles, 1966 (album éponyme)

 

Capitaines Courageux: roman de Rudyard Kipling (1897). Adaptation au cinéma de Victor Fleming (1937)

 

O Happy Day: hymne du XVIIe siècle adapté en gospel par Edwin Hawkins pour les Edwin Hawkins Singers (1967) et ayant fait l'objet de nombreuses reprises.

 

Birthday: The Beatles, 1968 (White album)

 

There Will Be Blood: film de Paul Thomas Anderson (2007), tiré du roman Pétrole ! d'Upton Sinclair (1927). Oscar du meilleur acteur pour Daniel Day-Lewis

 

Black Magic Woman (Peter Green) : d'abord enregistré par Fleetwood Mac (1968), avant de connaître sa renommée mondiale dans la version de Santana en1970 (Abraxas)

 

Le Tai Chi pour les Nuls: Thérèse Iknoian (2012)

 

Old Brown Shoe (George Harrison): The Beatles, 1969 (face B de The Ballad of John and Yoko)

 

I'm Happy Just to Dance With You: The Beatles, 1964 (A Hard Day's Night)

 

Plusieurs livres disponibles de Moshé Feldenkrais mais je n'ai lu que Le Cas Doris (1993)

 

Relève! : film de Thierry Demaizière et Alban Teurlai avec Benjamin Millepied (2016)

 

It Hurts Me Too: Tampa red, 1940. Nombreuses versions de ce standard de blues, dont Elmore James et Junior Wells

 

Le parfum de ces livres que nous avons aimés, traduction du livre de Will Schwalbe  (édition originale américaine sous le titre The End of Your Life Book Club, 2013, édition française éditions  Belfond)

 

It Might Get Loud:  documentaire de Davis Guggenheim (2008) avec Jimmy Page, The Edge et Jack White.

 

Lovely Rita: The Beatles, 1967 (Sergeant Pepper's)

 

Cloud Nine: album solo de George Harrison (1987)

 

Mon Docteur indien: documentaire de Simon Brook produit par Marinella Banfi et diffusé sur Arte (2013)

 

The Night Before: The Beatles, 1965 (Help)

 

Being for the Benefit of Mr Kite: The Beatles, 1967 (Sergeant Pepper's)

 

Dara : roman de Patrick Besson (1985), disponible en poche dans la collection Points Seuil

 

Jailhouse Rock (Leiber/Stoller): Elvis Presley, 1956

 

Voyage autour de ma chmabre : livre de Xavier de Maistre, 1794, réédité à de nombreuses reprises au cours du XIXe siècle, disponible en collection GF/Flammarion.

 

Lost in Translation: film de Sofia Coppola avec Bill Murray (2003)

 

Time is on my Side: The Rolling Stones, 1964

 

Toulouse:  Claude Nougaro, 1967

 

La Voie : Edgar Morin, (Fayard, 2011)

 

Candle in the Wind (Elton John/Bernie Taupin) : Elton John, 1973

 

« Vieillir, c'est chiant?, de Bernard Pivot, est extrait de son livre Les Mots de ma vie (Albin Michel, 2011)

 

Pour les jeunes lecteurs ayant séché le cours de français depuis la 6e, Le Misanthrope et l'Avare sont des pièces de Molière disponibles en bien des éditions.

 

Crippled Inside: John Lennon, 1971 (Imagine)

 

Here comes the sun: The Beatles, 1969 (Abbey road)

 

Lettres de mon moulin: Alphonse Daudet (plusieurs éditions disponibles)

 

Papa Was a Rollin' Stone (Norman Whitfield/Barrett Strong): The  Temptations, 1972, reprise par George Michael (1991)

 

Bungalow Bill: The Beatles, 1968 (White album)

 

I've Just Seen a Face: The Beatles, 1965 (Help)

 

The Fool On The Hill:  The Beatles, 1967 (Magical Mystery tour)

 

Dezso Kosztolanyi : plusieurs ouvrages disponibles en français, notamment aux éditions Viviane Hamy

 

Lonely at the Top:  Randy Newman, 1977

 

I'm Just a Lucky So and So (Duke Ellington/Mack David, 1945): nombreuses versions dont Armstrong et Ellington, Ella Fitzgerald et Sarah Vaughan

 

Brothers in Arms: album de Dire Straits, 1985

 

Come together: The Beatles, 1969 (Abbey Road)

 

Back in the USSR: The Beatles, 1968 (White album)

 

Ticket to Ride: The Beatles, 1965

 

Drive My Car: The Beatles, 1965 (Rubber Soul)

 

I'm Looking Through You: the Beatles, 1965 (Rubber Soul)

 

De nombreux ouvrages de François Roustang sont disponibles .Citons par exemple Qu'est-ce que l'hypnose ? (Minuit, 1994, rééd. 2002)  et Il suffit d'un geste (Odile Jacob, 2003)

 

Amour est plus épais qu'Oublie : poème de E.E. Cummings, dans 58+58 poèmes (Christian Bourgois, 1978)

 

My Sweet Lord: George Harrison, 1970 (All Things Must Pass)

 

Getting Better: The Beatles, 1967 (Sergeant Pepper's)

 

Vivre de mes Rêves, lettres d'une vie : Anton Tchekhov (Robert Laffont, collection Bouquins, 2016)

 

The Needle and the Damage Done : Neil Young, 1972 (Harvest)

 

Ha! Ha! Said The Clown: Manfred Mann, 1967

 

For What It's Worth (Stephen Stills): Buffalo Springfield, 1967

 

Piggies : The Beatles, 1968 (double blanc)

 

Assholes, a theory: livre d'Aaron James (Doubleday, 2012). Pas de traduction française à ma connaissance de ce livre philosophique sérieux et distrayant.

 

Rocky Raccoon : The Beatles, 1968 (double blanc)

 

Nombreux ouvrages de Jean-Louis Etienne, dont celui d'où extrait la citation :  Dans mes pas (Paulsen, 2017)

 

Savoy Truffle : The Beatles, 1968 (Double Blanc)

 

Something (George Harrison): The Beatles, 1969.  (Abbey Road) De nombreuses reprises dont celle de Frank Sinatra (1980)

 

Sergeant Pepper's Lonely Hearts Club Band: la chanson et sa reprise dans l'album éponyme des Beatles, 1967

 

Spinning Wheel : Blood, Sweat and Tears, 1969

 

Stairway to Heaven (Jimmy Page/Robert Plant): Led Zeppelin, 1971 (Led Zeppelin IV)

 

Dans la grande tradition socratique, l'enseignement de Lydia LaKing est oral. Si un Platon moderne se porte candidat pour le transmettre aux générations futures, qu'il m'écrive, je transmettrai.

 

Street Fighting Man: Rolling Stones, 1968 (Beggar's Banquet)

 

Walk On The Wild Side: Lou Reed, 1972 (Transformer)

 

With a little Help From My Friends: The Beatles,1967 (Sergeant Pepper's)

 

My Funny Valentine (Rodgers & Hart): nombreuses versions de ce standard composé en 1937, dont celles de Chet Baker, Frank Sinatra, Ella Fitzgerald, Bill Evans,  Barbra Streisand, Elvis Costello, Ricky Lee Jones, Michel Petrucciani et Van Morrison.

 

Leaving the table: Leonard Cohen, 2016 (You Want it Darker)

 

Hello Goodbye: The Beatles,1967

 

Morts constants au-delà de l'amour: Gabriel Garcia Marquez, 1972 : nouvelle du volume l'Incroyable et triste histoire de la candide Erendira et de sa grand-, op.cité

 

Au-dessous du Volcan: Malcolm Lowry, 1947 (édition française chez Grasset, 1987)

 

Correspondance de Flaubert disponible chez Gallimard (collection Folio ou collection la Pléiade).

 

I Capuleti e i Montecchi, opéra de Vincenzo Bellini créé en 1830.

 

Within You Without You (George Harrison): The Beatles, 1967 (Sergeant Pepper's)

 

Relax Baby Be Cool: Serge Gainsbourg, 1979 (Aux Armes Et Caetera)

 

When I'm Sixty-Four: The Beatles, 1967 (Sergeant Pepper's)

 

Happiness is a Warm Gun: The Beatles, 1968 (White album)

 

Contre tout espoir : mémoires de Nadejda Mandelstam, rédigées en 1964 et publiées en 1972 :  édition française en trois tomes (collection Témoins, Gallimard)

 

Twist and Shout : The Beatles, 1961

 

Les Frères Karamazov: publié par Dostoïevski entre 1879 et 1880. Nombreuses éditions françaises disponibles, dont deux chez Gallimard (collections Folio et la Pléiade) et une chez Actes Sud (coll. Thésaurus, 2014) dans la traduction d'André Markowitz.

 

Magical Mystery Tour : The Beatles, 1967 (chanson et B.O. du film TV  éponyme)

 

Les oeuvres de Saul Bellow sont disponibles en français aux éditions Gallimard, à commencer par ses indémodables Aventures d'Augie March (2 tomes en collection Folio)

 

Pinball Wizard (Pete Townsend) : The Who, 1969  (Tommy)

 

PS I Love You: The Beatles, 1962 (face B de Love Me Do)

 

All You Need is Love: The Beatles, 1967

 

 

 

 


UN APPEL : INVALIDES, TOUS AUX INVALIDES

Invalides, mes frères,  mes soeurs,  que vous le soyez à 50, 80 ou 100%,  vous êtes au courant comme le reste des Français qu'il y a une grève à la SNCF : vous êtes pour, vous êtes contre, vous n'êtes ni pour ni contre ; pour une raison ou une autre, vous auriez besoin de prendre le train quand même au lieu de rester peinardement chez vous. Si vous êtes naïfs comme moi, vous vous êtes présenté au guichet d'une gare pour acheter un billet. Comme moi vous craignez internet et sa « simplicité » qui vous perturbe et vous pensez qu'avec une personne humaine en face, ça s'arrangera mieux. Vous avez donc fait la même découverte que moi : pas de réservation possible dans les trains les jours de grève, pas non plus les lendemains de grève. Comme moi vous avez dû entendre le conseil de vérifier sur internet la veille de votre voyage. Comme moi vous avez découvert lors de la précédente grève qu'aucune priorité ne vous était réservée à l'achat des billets : c'est premier arrivé, premier servi et après, débrouille-toi. Ces trains seront-ils vides ou bondés ? Mystère et boule de gomme. Or comme moi vous êtes lents, et vous avez peur des foules - vous avez besoin, pour des tas de raisons psychologiques et pratiques, que votre voyage soit organisé et raisonnablement prévisible. Vous offre-t'on de vous réserver une place sur un train qui partira dans votre créneau horaire au jour dit ? Que nenni !  Reporte ton voyage, crétin d'invalide qui encombre les trains  déjà  pleins avec ton fauteuil roulant ou ta lourdeur claudicante - ou bien prends le bus, l'avion, ta Tesla,  ta trottinette électrique, sois moderne enfin !

Invalides, mes frères, mes soeurs je vous le dis, y'en a marre qu'on nous traite comme des merdes : nous aussi on est des victimes, nous aussi on peut faire chier grave !

Alors écoutez mon mot d'ordre : lors des deux prochaines journées de grève SNCF, tous aux Invalides. Fauteuils roulants de front, sourds-muets et aveugles se tenant par la main, hémiplégiques gauches avec les hémiplégiques droits : on  occupe toute l'esplanade et on prend des relais en deux équipes : la première pour bloquer l'accès de leur hôtel aux députés, rue de l'université, la deuxième pour priver les touristes d'accès au tombeau de Napoléon.  Et  nous on ne fait ni deux ni trois : on ne bouge plus jusqu'à ce que nos revendications aient été entendues, que M. Pepy et Mme Borne (elle a un nom marrant, son prénom c'est pas Mille ?) ne soient venus en personne nous  présenter la charte du droit opposable au transport ferroviaire  des invalides. Pendant qu'on y est, on demandera des réductions pour tous car seuls nos frères à 100% ont droit à la gratuité alors que les autres c'est que dalle, sauf s'ils sont seniors. Pendant qu'on y est, on négociera l'accessibilité SNCF et RATP : des ascenseurs  - et qui marchent - dans toutes les stations sinon on fait sauter la tour Montparnasse !

Allez, invalides mes frères, mes soeurs, assez d'humiliations : montrons à ces puissants ce  dont notre faiblesse est capable.

 

Ps : n'oubliez pas de faire une copie de votre carte d'invalidité et de vous l'accrocher autour du cou dans une pochette  plastique.

Pps :  Si  vous ne savez pas quand sont les deux prochains jours de grève, allez voir sur  internet !

 


AS TEARS GO BY

Mon livre est composé, corrigé, imprimé, sorti et, à quelques coquilles près, ne bougera plus : sans m'en dire satisfait (un mot qui indique une satiété que je ne ressens jamais), je peux vivre avec - et les premiers retours (cercle amical d'abord, puis élargi) me procurent joies et larmes d'émotion. Pour le reste, c'est plus compliqué : la vie que je décris dans mon livre, elle, continue, et c'est toujours moi qui la vis : c'est moi qui, il y a deux heures ai dit « au revoir sale con ! » à un cycliste qui empruntait le trottoir et que j'avais arrêté - pédagogiquement, m'avait-il semblé - pour le prier de ne pas faire ça, non seulement pour les invalides, mais pour les autres. Un geste agacé a indiqué tout l'intérêt qu'il portait à ma remarque et c'est au bord des larmes que  je lui ai lâché mon salut  parisien. C'est pas bien d'être grossier - à ma décharge je sortais d'un métro bondé où, ayant oublié ma carte d'invalidité, j'avais dû  quémander un strapontin à deux messieurs agacés d'être interrompus dans leurs conversations téléphoniques respectives.

Même écrire ces quelques lignes n'est pas un  plaisir  - plutôt une soupape pour évite que ces larmes ne clapotent en moi tout le reste de la journée et ne se transforment en amertume, en colère. C'est comme ça et ça ne va pas s'arranger, je le sais.

 

PS. Message à Mme Hidalgo : donner Paris aux roulants non motorisés (vélos, trottinettes, skates) c'est  une chouette  idée, mais pouvez-vous donner à leurs pilotes des yeux pour voir  plus loin que le bout de leurs roues - avec un coeur et un cerveau en option ?


PLAYLIST (part 1)

Je crois me souvenir d'avoir promis une playlist complète des musiques et livres cités dans mon nouveau livre : je dois être paresseux car je n'en ai établi que la moitié, avec l'aide de ma discothèque, de ma bibliothèque et de Wikipedia. Je n'ai pas toujours mentionné les auteurs des chansons : pour les Beatles  (dont les albums Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band et le double White Album reviennent de façon obsessionnelle), pas besoin d'être un érudit  pour savoir qu'elles sont le plus souvent signées Lennon/McCartney et pour les Rolling Stones Jagger/Richards.

 

PLAYLIST (part1)

Yesterday ,The Beatles, 1965.
Yesterday, Haruki Murakami dans Des hommes sans femmes ( traduction française éditions Belfond, 2017)

Manuel, Épictète (traduction française collection GF)

The Memory Chalet ,Tony Judt, (Penguin Press, 2010) ; pas d'édition, française à ma connaissance.

Don't Let Me Down, The Beatles, 1969 (la face B du single de Get back, enrichie comme le titre vedette par le son du piano électrique tenu par Billy Preston)

Ne me quitte pas, Jacques Brel, 1959 ; nombreuses reprises dont celle de Nina Simone (1965)

Maxwell's Silver Hammer, The Beatles, 1969 (Abbey Road)

Die Hard, cinq films avec le gigantesque Bruce Willis

Helter Skelter,  The Beatles, 1968 (White Album)

Tell Me WhyThe Beatles, 1964 (A Hard Day's Night)

Norwegian Wood,  The Beatles, 1965 (Rubber Soul)

Voir aussi le merveilleux roman du même titre du jeune et encore peu connu Haruki Murakami, traduit en français  par Rose-Marie Makino-Fayolle sous le titre  La Ballade de l'impossible (collection 10/18)

Peggy Sue, Buddy Holly,1957

Knocking on Heaven's Door, Bob Dylan,1973. ( B.O. du film Pat Garrett et Billy le Kid)

Revivre, Guy Corneau (édition originale aux éditions de l'Homme/Versilio,   édition poche collection J'ai Lu/Flammarion)

Do You Want to Know a Secret ? The Beatles, 1963 (Please Please Me)

Good Morning, Good Morning, The Beatles, 1967 ( Sgt. Pepper's)

Good Day Sunshine, The Beatles, 1966 (Revolver)

A Confederacy of Dunces, John Kennedy Toole, traduction française de Jean-Pierre Carasso, La Conjuration des imbéciles (éditions Robert Laffont, 1981, rééd. poche collection 10/18)

I'm So Tired,  The Beatles, 1968 (White Album)

Le Magicien d'Oz, film de Victor Fleming avec Judy Garland (1939)

A Hard Day's Night, The Beatles, 1964 (album éponyme[1])

I Am Not Dead Yet, tiré de la comédie musicale Spamalot (2005), adaptée du chef d'oeuvre des Monty Python, Monty Python and the Holy Grail ( Monty Python : Sacré Graal, 1975)

Back On The Chain Gang, (Chrissie Hynde),The Pretenders, 1982,  

Sympathy for the Devil, (Jagger/Richards), The Rolling Stones, 1968 (Beggars Banquet)

Fixing a Hole, The Beatles, 1967 (Sgt Pepper's)

I Will Survive, Gloria Gaynor,1978

Tales of Brave Ulysses, Cream, 1967 (Live Cream vol. 2)

L'Incroyable et triste histoire de la candide Erendira et de sa grand-mère diabolique,  Gabriel Garcia Marquez, édition française Grasset,1977 (disponible dans la collection Les Cahiers Rouges)

Take me Out to the Ball Game (Jack Norworth/Albert Von Tilzer)
Cet hymne non officiel du baseball a été compose en 1908  par un parolier et un musicien qui n'assistèrent à leur premier match qu'une trentaine d'années plus tard? Enregistrement original sur cylindre d'Edward Meeker (1908). Une version modifiée de 1927 est chantée par Frank Sinatra et Gene Kelly au début de la comédie musicale éponyme (1949). Versions par Dr. John et Carly Simon pour la série télévisée Baseball du documentariste Ken Burns

Midnight Rambler, The Rolling Stones, 1969 (Let It Bleed)

Le Portail, François Bizot, préface de John Le Carré, première parution aux éditions La Table Ronde, 2000. Edition révisée en format de poche collection Folio/Gallimard. Nouvelle  édition révisée avec cahier photos à l'occasion de la sortie de l'adaptation filmée Le Temps des Aveux de Régis Wargnier (Versilio, 2014)
Du même auteur à lire l'étrange et poignant roman  Le Saut du Varan (Flammarion, 2006, disponible au format de poche en collection Folio/Gallimard)
Et ardu mais indispensable, Le Silence du Bourreau (Flammarion/Versilio, 2011)

Dear Prudence, The Beatles, 1968 (White Album)

My Left Foot, livre de Christy Brown adapté au cinéma en 1989 par Jim Sheridan avec Daniel Day-Lewis (Oscar du meilleur acteur dans un rôle principal)

Comme ils disent, Charles Aznavour, 1972

Better Call Saul, série Netflix  (dérivée de Breaking Bad) créée par Vince Gilligan et Peter Gould, avec Bob Odenkirk dans le rôle principal (3 saisons de 2015 à 2017)

Tout ce qui n'intéressait pas Freud, Philippe Presles, (Robert Laffont, 2011)

Pale Blue Eyes, (Lou Red), Velvet underground, 1968

Her Majesty, The Beatles, 1969 (Abbey Road)

Sunshine of Your  Love, Cream, 1967 (Disraeli Gears)

Susanna, The Art Company, 1983

The Boss, Diana Ross, 1979

I'll be Your Mirror, the Velvet underground, andNico, 1967

Leonard est un génie, série de bandes dessinées créée par Bob de Groot (plus de 40 volumes parus  aux éditions Dargaud, Appro et Le Lombard)

Sexy Sadie, The Beatles, 1968 (White Album)

Roll over Beethoven, Chuck Berry, 1956 (mon année de naissance, of course)

Carry That Weight, fait partie avec Golden Slumbers du medley où figure l'unique solo de batterie de la carrière de Ringo Starr, The Beatles, 1969 (Abbey road)

Les Trompettes de la renommée,  Georges Brassens, 1962 (album éponyme)

White room (Jack Bruce/Pete Brown), un des titres signatures du légendaire groupe Cream,1968 (Jack Bruce/Eric Clapton/Ginger Baker).

From me to you , 3e 45 tours des Beatles,1963

Stool Pigeon, Kid Creole & the Coconuts, 1982

Les Deux pigeons, Jean de La Fontaine, Fables livre IX

Ebony and Ivory, Paul McCartney, Stevie Wonder et Paul Mc Cartney, 1982

Remember my name, premier album du chanteur hip hop Lil' Durk, 2015

Rain, The Beatles, 1966, face B du 45 tours avec Paperback Writer

Game of Thrones, série créée par David Benioff et D.B. Weiss à partir de la série de livres de fantasy de George R.R. Martin
Il y a plein de saisons mais avec Susanna on n'a vu que deux épisodes de la saison 1 et on s'est arrêtés - on a sûrement tort mais c'est comme ça?

 ZZ Top. Les vrais fans n'ont pas besoin de recommandations pour leur choix de chansons des célèbres barbus créateurs de La Grange - pour les autres un Best of suffira?

Everybody's Got Something to Hide Except Me and My Monkey, The Beatles, 1968 (un des titres typiquement ?lennoniens? de l'album blanc)

You Gotta Move. Plusieurs versions enregistrées de ce classique à l'auteur anonyme, dont Sam Cooke  (You send me, Chain Gang, A Change is Gonna Come) et « Mississipi » Fred Mc Dowell, mais c'est l'enregistrement des Rolling Stones (1969, puis sur l'album Sticky Fingers de 1971) qui popularise ce vieux blues/gospel

ACDC. Célèbre groupe de rock à acronyme : alternating current/direct current ( apparemment les frères Young ont trouvé que ça collait bien avec leur genre de beauté hardeuse.)

Revolution, les deux versions des Beatles, 1968 (la face B du 45 tours de Hey Jude et la version plus lente de l'album blanc)

Manifeste du parti communiste, Karl Marx et Friedrich Engels, 1848

Eight Days a Week, The Beatles, 1964 (Beatles for Sale)

Pierrot le Fou, film écrit et réalisé par Jean-Luc Godard avec Jean-Paul Belmondo et Anna Karina (1965)

Feeling Groovy, (Paul Simon) : Simon et Garfunkel, 1966 ( Parsley, Sage, Rosemary and Thyme)

La Découverte de la lenteur, Sten Nadolny (1983. Traduit de l'allemand par Jean-Marie Argelès, collection les Cahiers Rouges/Grasset, 2008)
Je l'avais lu, à l'époque, mais trop vite. Je viens d'en recommencer la lecture, lentement comme il se doit.

Be Bop A-Lula, Gene Vincent, 1956 (encore, toujours!)

Porque te vas (Jose Luis Perales). Enregistré par la chanteuse Jeanette  (1974)  et popularisé par le film de Carlos Saura, Cria cuervos (1976)

Le Noyé le plus beau du monde, Gabriel Garcia Marquez, 1968 (titre original : El ahocado mas hermoso del mondo ) Nouvelle tirée du recueil L'Incroyable et triste histoire de la candide Ereendira et de sa grand-mère diabolique, op.cit.

I Saw Her Standing There, The Beatles, 1963 (Please Please me)

L'itinérant. Journal de rues fondé en 1994 par Rodolphe Clauteaux

L'Homme debout, Frédéric Tissot, écrit avec Marine du Tilly (éditions Stock, 2016, préface de Bernard Kouchner)

Walking on the Moon, (Sting), The Police, 1979 (Reggatta de Blanc). Deuxième single du groupe après Message in a Bottle.

La Graine et le Mulet, film d'Abdellatif Kechiche  (2007)

China Girl, (David Bowie/Iggy Pop). Premier enregistrement sur l'album solo d'Iggy produit par Bowie The Idiot (1977)
Reprise par Bowie pour son album Let's Dance (1983)

King of Pain (Sting), The Police, 1983 (Synchronicity)

Up Around the Bend, (John Fogerty) Creedence Clearwater revival, 1970 (Cosmo's Factory)

You Won't See Me,  The Beatles, 1965 (Rubber Soul)

Octopus's Garden, (Ringo Starr), The Beatles, 1969 (Abbey Road)

Hello I Love You (Won't you tell me your name ?),  The Doors, 1968 (Waiting for the Sun)

With God on Our Side, Bob Dylan,1964 (The Times, They Are a-Changin)

Allah n'est pas obligé, génial livre d'Ahmadou Kourouma, également auteur d'En attendant le vote des bêtes sauvages, éditions du Seuil, 2000 (édition de poche collection Points)

Long Time Gone, (David Crosby), Crosby, Stills & Nash, 1969 (Crosby, Stills & Nash)

I'll Cry Instead, The Beatles,1964 (A Hard Day's Night)

They all laughed, (George & Ira Gershwin), créé par Fred Astaire dans le film Shall We Dance,1937

Yellow Submarine,The Beatles, 1969 (B.O. du film)

Redemption Song, Bob Marley and the Wailers, 1980

Holy motors, film de Leos Carax (2012) avec Denis Lavant

Body and soul. Standard de jazz composé en 1930 et rendu célèbre par de nombreuses versions, dont celles de Billie Holiday et Sarah Vaughn.

California dreamin', (John & Michelle Phillips), The Mamas and the Papas, 1965

Strawberry Fields Forever, The Beatles, 1967, face B du single Penny Lane

Julia, The Beatles 1968, album blanc (la face tendre des souvenirs de John Lennon sur sa mère ; plus amère sera Mother, quelques années plus tard)

Boston Legal, série télé américaine (2004-2008) créée par David E. Kelley

 

Strangers in the Night, (Kaempfert/Singleton-Snyder), Frank Sinatra, 1966

J'ai Rendez-vous avec vous, Georges Brassens, 1952

My Old Pals, Kim Carnes, 1981 (Mistaken identity)

Le Patient anglais,roman de Michael Ondaatje (1996) puis film d'Anthony Minghella avec Ralph Fiennes et Juliette Binoche

Bridge over Troubled Water, (Paul Simon), Simon & Garfunkel, 1970 (album éponyme)

Fever, (Eddie Colley/Otis Blackwell). Premier enregistrement de Little Willie John en 1956 mais c'est Peggy Lee en 1958 qui rendra le titre célèbre

Girl, The Beatles, 1965 (Rubber Soul)

Paperback Writer, The Beatles, 1966 (face B, Rain)

Dr. Robert, The Beatles, 1966 (Revolver)

Long Train Running, (Tom Johnston), the Doobie Brothers,1973 (The Captain and Me)

Station to Station, David Bowie, 1976 ( 2e chanson de l'album éponyme)

Les Sopranos : série télé créée par David Chase et diffusée entre 1999  et 2007 (86 épisodes en six saisons plus un épilogue)

Dancing in the Street,(Stevenson/Hunter/Marvin Gaye). Premier tube de Martha and the Vandellas (1964) ; de nombreuses reprises dont celle Mick Jagger et David Bowie pour le concert Live Aid (1985)

Obladi Oblada,The Beatles, 1968 (White Album)

I'm Walking, Fats Domino, 1957

Day Tripper, The Beatles,1965

Chacun fait ce qu'il lui plait, Chagrin d'amour, 1981

We Can Work it out, The Beatles, 1965, en double face A avec Day Tripper

Soul Kitchen, TheDoors, 1967 (The Doors)

Walkin' Down the Line, Bob Dylan, 1962

Run for your life,The Beatles, 1965 (Rubber soul)

Wait,TheBeatles, 1965 (Rubber Soul)

 

Voix bulgare. Les oeuvres de Tzvetan Todorov sont publiées chez divers éditeurs. Une sélection personnelle :

La Découverte de l'Amérique (Le Seuil, 1982)

Nous et les autres (Le Seuil, 1989)

Face à l'extrême (le Seuil, 1991 - ces trois titres en collection Points comme sa classique Introduction à la littérature fantastique)

Benjamin Constant : la passion démocratique (Hachette, 1997)

Le Jardin imparfait, essai sur la pensée humaniste (Grasset, 1998)

Mémoire du mal, tentation du bien (Robert Laffont, 2000)

Devoirs et Délices. Une vie de passeur, entretien avec Catherine Portevin (Le Seuil, 2002)

Les Abus de la mémoire (Arléa, 2004)

Les Aventuriers de l'absolu, (Robert Laffont, 2006)

L'esprit des Lumières (Robert Laffont, 2006)

La Littérature en péril (Flammarion, 2007)

La Peur des Barbares (Robert Laffont, 2008)

La Signature humaine : essais 1983-2008 (Le Seuil, 2009)

L'Expérience totalitaire : la signature humaine (Le Seuil, 2010)

Georges Jeanclos (Galerie Capazza et Biro & Cohen éditeurs, 2011)

Goya à l'ombre des Lumières (Flammarion, 2011)

Les Ennemis intimes de la démocratie ( Robert Laffont - Versilio, 2012)

Insoumis (Robert Laffont - Versilio, 2015)
Le Triomphe de l'artiste. La révolution et les artistes. Russie : 1917-1941, (Paris, Flammarion -Versilio, 2017)
Le Siècle des Totalitarismes (collection Bouquins/ Robert Laffont)
Ses « textes de circonstances » - qui sont bien mieux que cela - sont rassemblés sous le titre Lire et Vivre (Robert laffont, 2018, préface d'André Comte Sponville)
A noter sa merveilleuse édition des écrits intimes de Marina Tsvetaeva,   Vivre dans le feu, traduction de Nadine Dubourvieux ( Robert Laffont, 2005 / réed au Livre de Poche, 2008)

A Day in the Life, The Beatles,1967 ( Sgt Pepper's)
Ce chef d'oeuvre est également  le  titre d'une  des histoires écrites par Jean- Dominique Bauby pour son livre.

Le Scaphandre et le papillon, Jean-Dominique Bauby (Robert Laffont,1997, rééd. 2007). Film de Julian Schnabel avec Mathieu Amalric  (2007)
Voir aussi Assigné à résidence, le documentaire de 27 minutes de Jean- Jacques Beineix réalisé pour France 2 à la sortie du livre en 1997.

I'm Only Sleeping,The Beatles, 1966 (Revolver)

Born to Be Wild , (Mars Bonfire), Steppenwolf 1968 - la chanson du générique du film  Easy Rider (1969, démodé mais culte quand même grâce à la B.O. et aux motos)

Wild Honey Pie et Why Don't We do It on the Road,  The Beatles, 1968 (encore deux titres lennoniens du célébrissime double blanc)

Beat It,  Michael Jackson, 1983 (Thriller)

 



[1] J'adore le mot « éponyme » : si je pouvais, « Eponyme » serait le titre de mon prochain livre.


L'EMPIRE ENCHANTE DU CLICHE

 

Il arrive à plus d'un écrivain, plus d'un cinéaste, de commettre l'erreur pointée par Tchekhov de parler de ce qu'il ne connaît ni ne comprend.

C'est alors que l'infortuné, tenté par le vertige de l'inconnu, trouve refuge dans un monde enchanté : celui des clichés  : celui-ci nous fournit, au sujet de tous les êtres et de tous les lieux, un stock inépuisable de traits marquants, de paroles typiques d'autant plus inattaquables qu'ils ne sont pas sans rapport avec la réalité : les Provençaux disent réellement « fatche de », les Suédoises sont souvent grandes et blondes et les Anglais consomment réellement autant de thé que les Indiens de currys. Le monde enchanté des clichés recoupe en partie le monde des préjugés : les Noirs y sont joyeux, paresseux, doués pour la danse, les Chinois cruels, les Arabes fourbes et criminels, les Américains naïfs, les Espagnols irascibles. Le monde enchanté des clichés englobe les sentiments, les émotions, les rapports humains en général, substituant au camaïeu du vivant, quelques couleurs dominantes nettement tranchées, effaçant la confusion des zones d'ombre au profit des noirs et blancs.
Dans l'empire enchanté du cliché, les bons sont bons, très bons, et les méchants, méchants, très méchants, les histoires d'amour commencent mais ne finissent pas, les enfants sont innocents, les justes sont récompensés et les criminels punis, car à la fin c'est le Bien qui triomphe.

Le sommet du monde du cliché en art, c'est Tintin, non à cause des clichés mais malgré eux ; en littérature c'est Bouvard et Pécuchet car le génie déjà fatigué de Flaubert trouve, à s'y promener avec ses deux protagonistes, un plaisir de vieux  joueur.

Gardons-nous de penser que les utilisateurs systématiques de clichés se trouvent uniquement, ou même principalement, chez les créateurs catalogués «commerciaux», par opposition aux «littéraires» ou aux «vrais artistes». Même si nous mettons de côté ce fait que tous - même les plus grands (ainsi de Tolstoï, pointé cruellement mais non sans justesse par Tchekhov qui, par ailleurs, l'idolâtrait) sont susceptibles d'y avoir recours à l'occasion, nous devons admirer les capacités d'observation et de compréhension d'écrivains que nous n'apprécions pas particulièrement. La vraie distinction n'est pas de genre mais  plutôt d'engagement personnel et de  travail : le recours permanent aux clichés est le signe d'une épouvantable paresse ; dans l'ordre de la représentation des êtres humains, il relève le plus souvent d'une peur de l'ambiguïté des émotions, d'un refus de leur complexité, d'une difficulté à rendre compte honnêtement de leurs contradictions.

Pour le créateur ou celui qui se veut tel, il en est du cliché comme de la connerie : le tout n'est pas de les repérer chez les autres mais de les déceler en soi-même avec une impitoyable tendresse.


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