Antoine Audouard

Blog de Antoine Audouard


MES PERES, TOUS, CES HOMMES-LA

Cette photo m'a été envoyée il y a quelque temps du Japon par une de mes anciennes étudiantes, Claire Tomasella. Je ne suis pas sûr d'être, de près ou de loin, le "sage" évoqué par elle - mais cette photo m'est revenue en mémoire dans cette amosphère chargée d'une émotion qui dure - celle que j'ai ouverte en moi en évoquant la mémoire de mon père mais aussi, et comme en même temps, celle de tous ces pères réels ou imaginaires que nous croisons dans la vie.


UNE HISTOIRE BANALE ET PEU ORDINAIRE

Les ateliers d'écriture font maintenant partie de ma vie: ce n'est pas une acitivité professionnelle, plutôt un moment à partager avec des groupes de gens qui se rassemblent et tâchent de frotter les mots les uns contre les autres. La semaine dernière, à Tours, des élèves d'un lycée professionnel m'ont décrit des portes... Hier, à Lille, des femmes des cités ont raconté leur "honte"...




EN VENTE CETTE SEMAINE...

Ca y est, le livre sort, et tout arrive, et rien: les mots affectueux, les silences, il n'est nulle part à Romorantin, etc. Etat des lieux...


L'HOMME QUI S'EN VA

Les mots qu'il emploie pour se désigner signent celui qui a commencé de son vivant une longue entreprise d'effacement de soi. Qui d'autre qu'un modeste parlerait de sa carrière de journaliste en indiquant qu'il travaillait pour les "petits journaux"? qui ne se dirait pas noblement éditeur mais "conseiller littéraire"? non écrivain (mot qu'il réserve à ceux qu'il voit plus grands que lui) mais "scribe"? Voici Roger Grenier, écrivain et éditeur français.


HOUELLEBECQ HEUREUX

 

Ecrire à propos de Houellebecq c'est sans doute écrire quelque chose qui a déjà été écrit à son sujet, si ce n'est par lui-même, c'est aussi avoir l'impression désagréable de se trouver  l'intérieur d'un roman de Houellebecq - ceci pour commencer en utilisant les italiques qui lui sont chères pour dire ce qui compte. Par l'adulation ou la détestation, il semble provoquer un dommage collatéral étrange : on écrit comme lui, qu'on le veuille ou non.


EN ATTENDANT LULU

 

Nous pouvons "tout savoir" sur l'histoire que nous voulons raconter, avoir accumulé toute la documentation, rencontré tous les personnages, effectué toutes les enquêtes... et nous trouver incapables d'écrire même la première ligne. Pour Ryszard Kapuscinski, acharné à raconter les derniers mois de l'empire d'Ethiopie, c'est un petit chien qui le mit sur la voie...


LIRE TROP VITE

Photo Random House

Je suis souvent agacé, dans mes cours à l'Ecole de Journalisme, par les habitudes de lecture inattentive de beaucoup d'étudiants? Toujours trop vite - toujours des mots qui manquent, toujours cette impression qu'il n'y a « rien de spécial à dire » sur un texte (à part les sempiternels j'ai aimé ou ça ne m'a pas beaucoup intéressé?).C'est pourtant à ce genre de lecture, incomplète, essoufflée, que je me suis laissé aller avec le récit de Joyce Carol Oates dans le dernier numéro du New Yorker, A Widow's story.

 


CE QUI N'INTERESSE PERSONNE

Certains veulent que Tchekhov soit parti pour Sakhaline afin d'oublier un chagrin d'amour, d'autres pour émuler Dostoïevski et sa Maison des Morts. Or la vérité, il suffit de la lire de sa propre plume, à la fois dans ce récit qui marque son entrée en littérature, et dans la correspondance qui l'accompagne. Pourquoi un jeune médecin, déjà tuberculeux, entreprend-il ce voyage épuisant ? parce que, écrit-il, cela n'intéresse personne. 


Vous voulez participer
à ce Slog,
écrire des commentaires,
partager votre point
de vue ?

S'inscrire à la Newsletter

En indiquant votre adresse mail ci-dessus, vous consentez à recevoir l'actualité des auteurs Versilio par voie électronique. Vous pouvez vous désinscrire à tout moment à travers les liens de désinscription.
Vous pouvez consulter nos conditions générales d'utilisation et notre politique de confidentialité.